2017 : Stabat Mater

 


Le Stabat Mater

Ce texte, devenu presque mythique, fut écrit au XIIIe siècle par Jacopo da Todi : « Debout, la Mère de douleur se tenait en larmes près de la Croix où pendait son fils  » 

Tel est le premier verset de ce texte, qui connut assez rapidement un grand succès à travers la chrétienté, au point d’en devenir pratiquement un texte consacré.   Les compositeurs s’en emparent à partir de la Renaissance, avec notamment Josquin Desprez et Orlando Lasso.

Bien d’autres se sont ensuite succédés de Palestrina à Penderecki, en passant par Pergolese, Haydn, Rossini, Dvorak, Verdi ou encore Szymanowski, pour ne citer que les plus fameux…


Joseph Gabriel Rheinberger (1839-1901)

Joseph Rheinberger naquit à Waduz (Lichtenstein) en 1839 et s’éteignit à Münich le 25 décembre 1901. Musicien précoce, il fut rapidement reconnu : déjà à l’âge de 7 ans, il tenait l’orgue dans sa ville natale et, à 12 ans, il entrait au conservatoire de Munich. À 19 ans, on lui confia un poste d’enseignement du piano, et plus tard ceux d’orgue et de composition, postes qu’il occupa presque jusqu’à la fin de sa vie.

Sans atteindre la notoriété de ses illustres contemporains, comme Wagner ou Brahms, il fit tout naturellement partie des compositeurs célèbres de son temps. Depuis 1877, en tant que maître de chapelle de la cour du roi de Bavière Louis II, il joua un rôle principal dans la musique d’église catholique en Allemagne.

Il fait partie des compositeurs de la deuxième moitié du XIXe siècle qui, après être tombés dans l’oubli, sont à nouveau redécouverts par les chercheurs et les musiciens. Son œuvre est très diversifiée : 197 numéros d’opus, pour piano, pour orgue, musique de chœur sacrée et profane, lieders, musique de chambre, symphonies, ouvertures de concert, musiques de scène et opéras. Il se définissait comme un classique convaincu, dont les modèles étaient Bach et Mozart. Il reste, en Allemagne, le grand maître et représentant de la culture musicale romantique tardive, alors en presque disparition face aux bouleversements qu’allait connaître la musique au XXe siècle.

Antonín Dvořák (1841-1904)

Dvořak est né à Nelahozeves (près de Prague). Fils aîné d’un boucher, il est destiné à succéder à son père, mais le destin en décide autrement. Après des cours à l’École d’orgue de Prague a partir de 1857, il entre comme soliste au Théâtre national, que dirige Smetana. Il obtient alors une bourse d’étude auprès d’un jury : Brahms, qui en faisait partie, le remarque, ce sera le départ d’une longue amitié. Dvořak devient l’organiste de l’église Saint-Aldebert. Les deux grands chefs de l’époque, Hans Von Bulow et Hans Richter, auxquels il dédie respectivement la 5e et la 6e symphonies, se chargent de diffuser ses oeuvres en Allemagne.

Tchaikovski fait triompher sa musique en Russie. Un renom international s’offre au maître tchèque, célèbre jusqu’aux Etats-Unis : il accepte même de diriger le nouveau Conservatoire de New York, de septembre 1892 à octobre 1894. Il en ramènera la Symphonie du Nouveau Monde.

Mais il ne peut renoncer à la Bohême, et revient à Prague. Il se consacre désormais à mettre en musique les vieilles légendes de son pays. L’échec du dernier de ses dix opéras, Armida, l’atteint profondément et il meurt peu de temps après d’une congestion cérébrale, le 8 septembre 1904.

Le prestige de la Symphonie du Nouveau Monde, le succès des Danses slaves ou la renommée de sa musique de chambre font oublier qu’Anton Dvořak, organiste de métier, titulaire d’une tribune dans  une église de Prague, est aussi un important compositeur de musique sacrée. Très pieux, Dvořak témoigna d’un intérêt précoce pour le fait religieux, ce qui l’amena à composer toute sa vie pour l’église : pas moins de trois messes, dont deux ont disparu, des motets et des hymnes, ainsi que des oeuvres de grande envergure (Requiem, Stabat Mater, Te Deum, le Psaume 149, l’oratorio Sainte Ludmilla, notamment).

Le Stabat Mater est, avec la Symphonie du Nouveau Monde, l’œuvre qui contribuera à donner à Dvořak une stature internationale. Mais surtout, elle résume sa vie et ses souffrances. Comme la Vierge Marie, qui pleure son fils au pied de la Croix (thème du Stabat), le compositeur connut de terribles épreuves liées à la mort. Le 21 Septembre 1875, sa fille Josepha, à peine née, meurt subitement. Il compose alors une première version du Stabat pour quatre solistes, choeur et piano.

Deux ans plus tard, le 13 août 1877, il perd sa fille Ruzena, puis son fils aîné Otokar le 8 septembre. Il reprend alors le manuscrit et compose les mouvements 5, 6 et 7. Il orchestre l’ensemble et en donne la création le 23 décembre 1880.

L’ oeuvre va connaître un succès international, trouvant particulièrement en Angleterre une immense caisse de résonance et assurant par là une renommée durable au compositeur.

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