2023 : Sestina | Dixit Dominus

Le Chœur TOLOSA consacre sa saison 2023 à l’étude de La Sestina de Claudio Monteverdi et du Dixit Dominus de Georg Friedrich Haendel . Ce programme sera joué en Juin 2023.

La Sestina de Claudio Monteverdi

Claudio Monteverdi (baptisé le 15 janvier 1567 à Crémone et mort le 29 Novembre 1643), est un compositeur italien. Ses œuvres, essentiellement vocales, se situent à la charnière de la Renaissance et Baroque. Au cours de sa longue vie, il a produit des pièces appartenant aussi bien au style ancien qu’au nouveau et a apporté d’importants changements au style de son époque. Il est considéré comme l’un des créateurs de l’opéra et, avec L’Orfeo, comme l’auteur du premier chef-d’œuvre du genre. Il est également le dernier grand représentant de l’école italienne du madrigal, genre auquel il a consacré neuf Livres, ainsi que l’auteur d’une abondante œuvre de musique religieuse polyphonique (messes, vêpres, motets…).

La Sestina est une « canzone » de deuil composée en 1610 par Claudio Monteverdi, publiée en 1614. Poétiquement et musicalement, elle prend la forme d’un cycle de six madrigaux. Elle compte parmi les grandes œuvres de ce musicien.

En 1608, Claudio Monteverdi, maître de chapelle de la cour ducale de Mantoue, compose L’Ariana, tragédie en musique (sur un livret d’Ottavio Rinuccini) à l’occasion du mariage de François Gonzague, héritier du duc Vincent 1er de Mantoue (Vincenzo Gonzaga), avec l’infante Marguerite de Savoie. Il en réserve le rôle-titre à son élève, la jeune cantatrice prodige Caterina Martinelli mais celle-ci est emportée par la variole le , à l’âge de 18 ans, peu de temps avant la création de L’Arianna, le . Pour commémorer le souvenir de Caterina, le duc Vincenzo commande à l’écrivain de cour, Scipione Agnelli, une canzone de deuil intitulée Lagrime d’amante al sepolcro dell’amata (« Larmes de l’amant sur la tombe de l’aimée ») que Monteverdi compose en 1610 et publie en 1614 sous le nom de Sestina dans son sixième livre de madrigaux.

La canzone prend la forme d’une sestina, ou sestine, une forme poétique complexe qui consiste en « une canzone bâtie sur six mots-rimes qui se succèdent selon une technique de combinaisons sophistiquées » et très élaborées.

Dixit Dominus de Georg Friedrich Haendel

Georg Friedrich Haendel est un compositeur saxon , devenu sujet anglais, né le 23 Février 1685 à Halle sur Saale et mort le 14 Avril 1759 à Westminster. Haendel personnifie souvent de nos jours l’apogée de la musique baroque aux côtés de Jean-Sébastien Bach, Antonio Vivaldi, Georg Philip Telemann et Jean-Philippe Rameauet l’on peut considérer que l’ère de la musique baroque européenne prend fin avec l’achèvement de l’œuvre de Haendel.

Né et formé en Saxe, installé quelques mois à Hambourg avant un séjour initiatique et itinérant de trois ans en Italie, revenu brièvement à Hanovre avant de s’établir définitivement en Angleterre, il réalisa dans son œuvre une synthèse magistrale des traditions musicales de l’Allemagne, de l’Italie, de la France et de l’Angleterre.

Virtuose hors pair à l’orgue et au clavecin, Haendel dut à quelques-unes de ses œuvres très connues — notamment son oratorio Le Messie, ses concertos pour orgue et concerti grossi, ses suites pour clavecin (avec sa célèbre sarabande de Haendel), ses musiques de plein air (Water Music et Music for the Royal Fireworks) — de conserver une notoriété active pendant tout le XIXe siècle, période d’oubli pour la plupart de ses contemporains. Cependant, pendant plus de trente-cinq ans, il se consacra pour l’essentiel à l’opéra en italien (plus de 40 partitions d’opera seria) avant d »inventer et promouvoir l’oratorio en anglais dont il est un des maîtres incontestés.

Le Dixit Dominus, HWV 232 est une œuvre sacrée de Georg Friedrich Haendel composée et créée en 1707, dont le texte est emprunté au psaume 110.

En 1706, Haendel entame un voyage de trois ans en Italie qui le conduira à Rome, Florence, Naples et Venise. C’est à Rome, en , qu’il achève la composition de son Dixit Dominus.


Désirant probablement impressionner ses protecteurs et bienfaiteurs romains (dont plusieurs cardinaux) qui l’avaient accueilli malgré sa confession luthérienne, Haendel, alors âgé de 22 ans, compose une œuvre originale qui, tout en rappelant certaines compositions chorales de Vivaldi, lui permet de faire une entrée remarquée sur la scène musicale.

Elle touche si profondément les autorités religieuses que celles-ci lui proposent de se convertir au catholicisme, ce qu’il décline poliment… La structure de l’œuvre, qui alterne ou conjugue chœurs et arias pour solistes (2 sopranos, 1 contre-ténor, 2 ténors, 1 basse) afin de souligner le contenu émotionnel du psaume, en fait une sorte de cantate sacrée en huit parties.